

fig. 2.1 Vue du canal artificiel
Origines du projet
Après la fermeture de la station de pompage du district Westerpark, ou « Gemeente
Waterleidingen » (GWL) en hollandais, les résidents du quartier ont vite fait de vocaliser leur intention de faire du site un secteur résdentiel. À la fin des années 1980, le lobbying citoyen réussit à faire changer le zonage du site, initialement destiné à des usages industriels, à un usage résidentiel. Après discussion, les deux partis s’entendent pour la construction d’un éco-quartier autonome et libre de voitures. En plus d’objectifs écologiques, plusieurs considérations sociales sous-tendent également le projet dont la réinsertion social par le biais de logement sociaux.
Suite au parti initial, le projet évolue en cinq phases plus ou moins distinctes : (1) phase de programmation (1991-1993), (2) phase de design urbain (1993)(fig. 4.2), phase de conception architecturale (1994-1995) (4) la construction (1995-1998) et finalement la phase de gestion et d’occupation (1996-aujourd’hui)
La mise en oeuvre
Introduction
Malgré quelques lacunes le GWL Terrein est un projet exemplaire en matière de développement durable . Son succès est le résultat d’une concordance de plusieurs facteurs qui permettrons ultimement la mise en œuvre du projet. Contrairement à plusieurs entreprises de ce genre, où l’initiative est en quelque sorte imposée par la législation venue du haut de la hiérarchie administrative, l’idée de faire du GWL Terrein un éco-quartier trouva ses origines chez les citoyens du quartier. De plus, le cadre législatif européen ainsi que celui plus local des Pays-Bas aura facilité, voir même encouragé, la création de cet éco-quartier hollandais.

fig. 2.2 Volumétrie de l'éco-quartier

fig. 2.3 KCAP Architects and planners
Les professionnels
L’ampleur et les objectifs de qualité du projet on amener à une organisation particulière du projet. Le promoteur du projet, ECO-Plan, est en fait une collaboration de cinq entrepreneurs locaux qui se sont associé exceptionnellement pour le projet. De plus, deux contracteurs ainsi que cinq firmes d’architectes ont collaboré pour mettre au jour le GWL Terrein.
Un concours fût organisé pour la phase design urbain, permettant éventuellement de retenir deux firmes hollandaises connues. Les firmes devant s’occuper du design urbain ainsi que de l’architecture des bâtiments furent retenues en fonction de leurs compétences en design. Aucune des deux n’avait d’expérience en construction durable. L’expertise en ce domaine fût procurée par une firme externe spécialisée.
Tout au long du projet, les architectes collaborent de près avec les spécialistes environnementaux. Toutefois, comme plusieurs subventions visant les logements sociaux venaient à échéance en 1994, la phase de design architecturale fût raccourcie d’un an, ce qui eu comme effet de limiter les considérations environnementales à cette échelle. En effet, la contribution du consultant lors du design des édifices se voit réduit à une vérification post-factum du design, voir à un travail de corrections mineures.
Le rôle du citoyen
Le rôle des citoyens fût clé dans la réalisation du GWL Terrein. Non seulement ceux-ci sont à l’origine de l’idée, mais ils chaperonnent le projet jusqu’à sa réalisation. De façon plus importante encore, les résidents de l’éco-quartier gère eux même celui-ci grâce à une organisation ombrelle (Koepelvereniging, créer en 1996) régissant les stationnements, les logements eux-même, les activités des commerces de l’immeuble ainsi que les autres services offerts… L’autogestion du quartier à comme double avantage d’encourager un mode de vie sain et viable via le sentiment de communauté crée, tout en donnant aux résidents un levier plus important au sein de la ville.

fig. 4.5 Carte politiques des Pays-Bas
10ième anniversaire du GWL Terrein
Cette vidéo d'une trentaine de minutes évalue la performance du GWL Terrein face à ses objectifs d'initiaux tout en nous expliquant les origines industrielles du site et l'avènement de l'idée d'en faire un éco-quartier.

fig. 2.4 Foire organisée par les résidents
Cadre législatif et politique environnementale aux Pays-Bas
Finalement, il faut prendre en considération que l’environnement socio-politique des Pays-Bas est un terreau fertile pour les projets écologiques. Pour bien comprendre le GWL-Terrein, il faut bien comprendre les valeurs chères aux citoyens ainsi que la législation correspondante, tous deux agissant comme prémisse essentielle au projet.
Dès le début des années 1990 les Pays-Bas manifestent leurs intentions de s’établir comme leader européen en développement durable. Déjà, en 1995, le Ministère de l’habitation, de la planification spatiale et de l’environnement introduit un plan d’action national pour améliorer la qualité environnementale du cadre bâti (Duurzam Bouwen, VROM, 1995). Les objectifs de ce plan d’action se traduisent en des cibles de limitation de la consommation énergétique, de conservation des ressources, d’utilisation de matériaux sains ainsi que d’adaptabilité des bâtiments en désuétude.
L’atteinte de ces objectifs repose en grande parti sur la définition claire et partagée qu’en fait le gouvernement et l’industrie de la construction hollandais. Les objectifs sont définis par la mise en place d’incitatifs fiscaux tel les Groen bellegen (ou « hypothèques verts », qui sont des taux de financement faibles pour les constructions écologiques) ou encore les Groenfonds (qui se présentent sous forme de financement direct). Peu à peu, les ambitions de ces incitatifs augmentent et les objectifs plus basiques sont incorporés aux normes de la législation. La dernière mise à jour de ces objectifs fût en 2004 avec la mise en place d’une Politique des bâtiments durables accompagnée d’un programme de projets pilotes. Pour la suite, les Pays-Bas misent moins sur la réglementation de la construction que la volonté des particuliers à vouloir construire de façon durable, motivés par les avantages inhérents à cette approche.